- LECLERC (maréchal)
- LECLERC (maréchal)LECLERC PHILIPPE DE HAUTECLOCQUE dit (1902-1947) maréchal de FranceGénéral français élevé à la dignité de maréchal à titre posthume en 1952. Ancien élève de Saint-Cyr et de Saumur, Philippe de Hauteclocque est reçu premier à l’École de guerre. Lieutenant de cavalerie au Maroc avant 1940, il a déjà fait preuve des qualités qui en feront un des meilleurs chefs militaires de la Seconde Guerre mondiale: entraîneur d’hommes, capable d’imagination et de décision dans la conception et l’exécution de manœuvres inattendues et audacieuses. Durant la campagne de France, capitaine d’état-major de la 4e division, il est fait prisonnier deux fois et, bien que blessé, parvient à échapper aux Allemands. Ayant rejoint le général de Gaulle à Londres, parmi les premiers, il accomplit une série d’actions importantes au bénéfice de la France libre à laquelle, en août 1940, il rallie le Cameroun puis le Tchad, d’où il va capturer, avec une poignée d’hommes, Koufra et les postes italiens du Fezzan, après une marche de 1 600 kilomètres dans le désert (mars 1941). Le général Leclerc prononça, dans l’oasis reconquise, le serment devenu célèbre de ne déposer les armes qu’après avoir fait flotter le drapeau français sur Metz et sur Strasbourg. En janvier 1943, il fait sa jonction avec le général anglais Montgomery à Tripoli et participe à la campagne de Tunisie. C’est alors que, à la suite de l’accord intervenu entre Eisenhower et de Gaulle pour qu’une unité française assure la libération de la capitale, Leclerc est chargé de former au Maroc la 2e division blindée, avant de rejoindre l’Angleterre; son noyau est composé du régiment des tirailleurs sénégalais du Tchad, du 2e chasseur d’Afrique de Dakar et des compagnons d’armes de Tripolitaine et de Tunisie. Certains éléments, récemment ralliés, appartiennent également à cette renaissance des armes françaises. La 2e D.B. débarque, le 1er août 1944, en Normandie sur la plage d’Utah. Le 7 août, la division, rattachée au 20e corps de la XXXe armée américaine, se bat devant Avranches, le 12 août devant Alençon et le 22 août Leclerc reçoit l’ordre de marcher sur Paris. Il y entre le 24 août et reçoit la capitulation du général von Choltitz. Il participe ensuite aux batailles des Vosges et de l’Alsace, s’empare de Strasbourg le 25 novembre 1944 et atteint Berchtesgaden en Bavière. Il représente la France lors de la capitulation du Japon. Dès août 1945, Leclerc est envoyé en Indochine comme commandant des forces terrestres; il dégage la Cochinchine, puis occupe Hanoi, le 18 mars 1946. Témoignant de qualités politiques, Leclerc se rend compte de la volonté d’indépendance des peuples du Vietnam. Il conseille de rechercher l’entente avec le gouvernement formé à Hanoi par Hô Chi Minh avant le retour des Français, sans craindre même d’offrir l’indépendance. Il est l’inspirateur de l’accord du 6 mars 1946, signé par Hô Chi Minh et Sainteny, qui «reconnaît la République du Vietnam comme un État libre [...] faisant partie de la Fédération indochinoise et de l’Union française». Pendant son court séjour à la tête du gouvernement, Léon Blum aurait voulu faire de lui le haut commissaire, à la place de l’amiral Thierry d’Argenlieu. Après consultation du général de Gaulle, Leclerc refuse. En juillet 1946, il est nommé inspecteur des forces d’Afrique du Nord.Des hommes aussi différents que de Gaulle ou Léon Blum ont loué sa loyauté, la clarté de son jugement et son esprit de décision. Sa carrière glorieuse ne lui avait pas ôté sa simplicité. Pierre Olivier Lapie, qui relate son action en Indochine, dit: «Il avait compris non seulement que la force militaire, employée ou non, est un instrument de la diplomatie, et de la politique des nations, mais encore l’importance du fait politique et de son analyse dans la conduite des affaires. La mort de Leclerc, dans un accident d’avion, fut une grande perte pour la France.»
Encyclopédie Universelle. 2012.